Le poisson représente une part importante de la disponibilité en protéines animales dans les pays d’Afrique subsaharienne…Mais la biomasse de poissons « naturels » pourrait diminuer jusqu’à 25% d’ici la fin du siècle dans le pire des scénarios climatiques. La pisciculture peut renforcer la disponibilité en protéines locales et accessibles.
Dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, où la disponibilité en protéines animales est faible, le poisson représente une part importante de cette disponibilité. Dans un contexte difficile, marqué d’une part par les changements climatiques et la baisse voire la perte des productions agricoles et d’élevage, et d’autre part par un boom démographique sans précédent (doublement de la population sub-saharienne d’ici 2050), l’atteinte de la sécurité alimentaire est en défi majeur. L’augmentation des surfaces agricoles et/ou l’importation de produits alimentaire n’étant pas des options souhaitables ni durables, l’intensification agroécologique des productions s’impose. Concernant la pisciculture, cette intensification agroécologique repose sur des techniques simples et peu coûteuses de production en bassins artificiels ou mares et étangs naturels, mobilisant des espèces, matériaux et aliments disponibles localement, mises en œuvre par des pisciculteurs individuels ou réunis en groupement. Ces productions piscicoles ont le double avantage d’augmenter la disponibilité en protéines animales locales et accessibles, et de diminuer la vulnérabilité au changement climatique en diversifiant les activités et les revenus en milieu rural.
Nous menons des analyses de vulnérabilité aux changements climatiques des territoires ruraux et pouvons ainsi identifier les impacts que ces changements climatiques ont/auront sur les ressources halieutiques et les mesures pour y faire face, mais aussi identifier la possibilité de promouvoir la pisciculture pour favoriser l’adaptation des populations à ces changements climatiques (diversification des revenus et ressources alimentaires, dans un contexte de baisse voire perte des productions agropastorales). Nous pouvons étudier les options alternatives en matière de production piscicole (faisabilité technique, rentabilité économique, acceptabilité sociale) et formuler des avis / recommandations dans le cadre du montage ou de l’évaluation de projets de développement rural intégré. Enfin, nous œuvrons au renforcement des capacités des pisciculteurs et de leurs organisations, qui sont en première ligne pour relever les défis précités.