Concentrer localement les appuis pour le développement d’un territoire…ou prendre un peu de hauteur et appuyer le développement d’une filière et de ses chaines de valeur ? Dans le « village-monde », où les échanges sont globalisés et les niveaux local/global interdépendants, l’approche filière est pertinente.
Les projets de développement intégré d’un territoire local ont eu leur intérêt et l’ont encore souvent. Cependant, dans un monde où le cacao d’un paysan ivoirien peut être côté à la Bourse de Londres, transformé aux Etats-Unis, pour être finalement consommé au Japon, il est souvent pertinent de comprendre le fonctionnement d’une filière et de ses chaines de valeur pour aider les producteurs (paysans, éleveurs, charbonniers, etc.) et intermédiaires locaux à tirer leurs épingles du jeu. Même pour des productions consommées localement, l’analyse d’une filière a aussi tout son intérêt : répartition des marges et revenus entre acteurs ; accessibilité et disponibilité des cultures vivrières, des produits forestiers non-ligneux (PFNL) et produits d’élevage pour la sécurité alimentaire, du bois de feu et charbon pour l’approvisionnement énergétique ; impacts sur le développement rural (revenus, emplois, aménagement du territoire) et la balance commerciale, etc. Toute la difficulté de l’analyse repose dans le croisement de données diverses : techniques, économiques, politiques, réglementaires… à des échelles pouvant aller du village à la planète !
Afin d’aider à la fois les opérateurs locaux à vivre de leurs activités (de production agricole, d’élevage, de charbonnage, de collecte des PFNL, etc.) et l’Etat à assurer sa souveraineté alimentaire et à lutter contre la précarité énergétique, nous procédons à des analyses de filière et de chaine de valeur, selon des méthodologies adaptées à la zone, à la spéculation et à l’échelle d’analyse visées. Nos recommandations peuvent être d’ordre technique (améliorer les itinéraires culturaux, les processus de transformation, etc.), économique (créer un observatoire des prix, développer de nouveaux segments de marché, conclure des accords interprofessionnels pour consolider la filière ou revoir la répartition des marges, etc.), stratégique (comprendre les enjeux de l’agriculture biologique, du commerce équitable, de la labellisation, le fonctionnement des Bourses agricoles et marchés à terme, les négociations et accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), des Accords de partenariat économique (APE), etc.) ou politique (revoir les priorités de développement d’une filière, redéployer les ressources humaines et budgétaires, doter l’Etat d’outils réglementaires ou fiscaux incitatifs ou coercitifs, etc.).