L’élevage et la consommation de viande, notamment au Nord, sont pointés du doigt pour leurs impacts environnementaux…Mais l’élevage a aussi une importance socio-économique majeure, notamment dans les zones arides fortement dépendantes du pastoralisme. La promotion de systèmes d’élevage agroécologiques vise à concilier ces enjeux sociaux, environnementaux et économiques.
Les systèmes traditionnels extensifs sont pointés du doigt pour leur contribution aux émissions de gaz à effet de serre (déforestation pour l’extension des pâturages, émissions de méthane par les ruminants, faible efficience par kg de lait ou de viande produits, etc.), alors même qu’ils subissent de plein fouet les effets combinés des changements climatiques et de la croissance démographique (variations de la pluviométrie et avancée des fronts agricoles, multiplication des crises liées aux sécheresses, etc.), avec en conséquence un déficit chronique en fourrage et en eau, et la dégradation des terres de parcours. A l’autre bout du spectre, les systèmes d’élevage intensifs industrialisés montrent leurs limites : consommation excessive de céréales et d’oléagineux en concurrence avec l’alimentation humaine, difficultés d’intégration des filières dans un marché mondialisé, mal-être animal et mal-être social qui lui est lié, recherche d’une éthique d’élevage, etc. La croissance de la population mondiale et de la consommation de viande au Sud, pose la question cruciale de la durabilité de nos modèles alimentaires (actuels ou recherchés) trop riches en produits carnés, mettant en lumière l’intérêt des filières courtes et de qualité : en d’autres termes, consommer moins, mais mieux.
Nous accompagnons les éleveurs et agro-éleveurs, au Nord comme au Sud, dans la gestion raisonnée de leurs ressources pastorales afin d’optimiser l’emprise territoriale de l’élevage et mettre en valeur les externalités positives du pastoralisme : entretien des paysages et maintien de la biodiversité, capacité à valoriser les espaces non cultivables, etc. Le sylvopastoralisme, les haies fourragères, la gestion raisonnée des troupeaux et de la charge animale (à l’échelle de l’exploitation ou du terroir, dans le temps et dans l’espace), font partie des solutions techniques étudiées. Nos compétences en agroéconomie nous permettent également d’appuyer le développement de systèmes semi-intensifs intelligents face au climat, en lien avec l’agriculture (fumure, travail du sol, transport) et en vue d’une structuration de filières en plein développement (lait, petits ruminants et monogastriques). Enfin, nous œuvrons au renforcement des capacités des organisations d’éleveurs, qui sont en première ligne pour relever les défis précités.