Une deuxième Révolution verte aurait-elle raison de la faim dans le monde ? Probablement non ! A contexte inédit, réponse inédite : il est temps d’innover. Nous suivons de très près les avancées en agroécologie et les innovations agricoles, afin de favoriser leur diffusion rapide.
A l’instar des pays développés dans l’après-guerre, certains pays en développement, notamment en Asie du Sud-Est, ont opté dès les années 1960 pour un modèle de développement agricole basé sur trois piliers : sélection variétale, mécanisation-irrigation et intrants (engrais chimiques et produits phytosanitaires). La productivité agricole a alors considérablement augmenté, permettant d’éviter des famines et soutenant la croissance démographique de ces pays. En corollaire, cette Révolution verte a conduit à l’exclusion de certaines catégories de paysans n’ayant pas accès aux nouveaux facteurs de production et a provoqué une détérioration forte des ressources naturelles (appauvrissement des sols en éléments organiques et en activité microbienne, pollution des sols et des eaux, etc.). Dans le contexte actuel, où nombre de paysans du Sud n’ont pas de capacité d’investissement, où les prix des énergies fossiles ne font qu’augmenter et où les dégradations environnementales et les changements climatiques s’accroissent, il est nécessaire de réfléchir à des systèmes moins coûteux et accessibles au plus grand nombre, plus respectueux de l’environnement, plus adaptés et résilients aux changements climatiques, potentiellement réplicables à très large échelle.
Les deux principaux problèmes auxquels sont actuellement confrontés les paysans du Sud sont le maintien de la fertilité des sols et la gestion de l’eau. Dans un système d’abattis-brûlis (dominant sous les tropiques) où le cycle jachère/culture se raccourcit, la fertilité du sol diminue. Quant à la gestion de l’eau, elle devient de plus en plus complexe, la capacité de rétention du sol s’amenuisant avec sa détérioration et les pluies étant de plus en plus erratiques. Pour faire face à ces défis actuels, mais aussi d’autres à prévoir, des innovations agricoles existent, matures ou encore au stade de R&D, parfois regroupées sous l’appellation générique d’agroécologie, d’agriculture intelligente face au climat ou d’agriculture régénérative. Nous accompagnons les acteurs internationaux et locaux du développement dans la promotion de bonnes pratiques et d’innovations adaptées telles que la lutte intégrée, l’adaptation variétale, la rotation des cultures, le renouvellement de la matière organique des sols et les techniques d’économie d’eau. En particulier, nous proposons des sessions de formation sur les principes de gestion agroécologique et l’agriculture intelligente face au climat aux praticiens du développement, et nous fournissons un soutien et des conseils à différentes phases du cycle de projet, de la formulation à l’évaluation, aux acteurs qui financent ou mettent en œuvre des projets de transition agroécologique.