Appui à la structuration des groupements agricoles de Haute Guinée Guinée

Contexte de la prestation

A fin des années 50, la Guinée s'est progressivement coupée du monde extérieur. Dans ce contexte,l'environnement des affaires était très dégradé, la recherche agricole s'était presque effondrée, tout comme les infrastructures rurales, les services de vulgarisation agricole et les services bancaires en milieu rural. Pour toutes ces raisons, la Guinée était loin d'être à l'autosuffisance alimentaire, y compris sur les cultures stratégiques comme le riz, et les revenus des paysans étaient très faibles.
Par conséquent, dans les années 80, les bailleurs de fond ont soutenu des filières stratégiques comme le café en Guinée Forestière, le coton en Haute Guinée, la pomme de terre et l'oignon en Moyenne Guinée, etc. Mais, après plus de 10 ans de soutien, ils se sont rendu compte que les Organisations professionnelles agricoles (OPA) étaient au service de ces projets intégrés à grande échelle, plutôt que l'inverse...Dans les années 90, la priorité a donc été donnée à l'appui direct aux OPA dans le but de renforcer leurs capacités et de les aider à atteindre leurs propres objectifs. Cela devenait urgent, puisque la majorité des Guinéens étaient tributaires de l'agriculture et que les conditions économiques étaient très mauvaises. En 2005, l'International Crisis Group représentait ainsi la Guinée comme "ayant les indicateurs macro-économiques d'un pays en guerre, sans être en guerre".
Le Projet de promotion des OPA (PROMOPA) a été mis en place dans ce contexte difficile, au milieu des années 2000. Il a appuyé quatre Centres d'appui aux OPA (CAOPA) situés dans les quatre régions de Guinée (Guinée Maritime, Moyenne-Guinée, Haute-Guinée et Guinée Forestière) et placés sous l'autorité du Ministère de l'agriculture. Le Chef de projet était basé à Conakry et travaillait avec les services centraux du Ministère. Quatre assistants techniques étaient basés chacun dans une région, dont l'un à Kankan dans la zone de savane de la Haute-Guinée, dans le but de soutenir plus de 15000 producteurs organisés en OPA.

Services fournis

En tant que fonctionnaire français mis à la disposition du Ministère guinéen de l'agriculture, l'Assistant technique (AT) a été pleinement intégré au sein des services régionaux de ce Ministère à Kankan. Il devait conseiller le Directeur régional sur toute question liée à l'agriculture, la forêt, l'élevage, la pêche, les ressources en eau, le foncier, le micro-crédit, etc. Pour mener à bien son travail, l'AT a eu à gérer directement 0,6 M€ sur les 2,1 M€ du budget PROMOPA. De façon spécifique, il a coordonné les activités du CAOPA et géré au quotidien une équipe de 15 agents de terrain ayant pour rôle de renforcer les capacités des OPA de base, de leurs Unions et de leurs Fédérations : soutien à l'achat collectif des semences améliorées, des engrais, d'outils et équipements de production ou transformation, commercialisation groupée, renforcement des capacités techniques et de gestion, des capacités de négociation des OPA avec les détaillants/grossistes, banques, administrations locales, etc.
Les filières appuyées étaient diversifiées, depuis les cultures de rente (coton, noix de cajou, mangue, noix de karité) jusqu'aux cultures vivrières (riz, maïs, igname, sésame, maraîchage de contre-saison) en passant par les filières de l'élevage (aviculture, élevage laitier, élevage de petits ruminants). A la fin des deux ans de poste, les performances en termes de production et de commercialisation ont été augmentés dans chaque filière, ainsi que les revenus des paysans. Les OPA ont créé des Fédérations spécialisées (mangue et noix de cajou, igname, riz, etc.) et se sont affiliées à la Confédération nationale des OPA de Guinée (CNOP-G).

Résumé de la prestation

Conseil au Directeur régional de l'agriculture, de l'élevage, de l'environnement et des eaux et forêts sur les questions liées à l'agriculture, la forêt, le foncier, le micro-crédit, etc. Coordination des activités du Centre d'appui aux organisations professionnelles agricoles (CAOPA) de Haute Guinée. Analyse micro- (au niveau du village), méso- (au niveau régional) et macro-économique (au niveau national et international) des filières agricoles et mises en place d'un plan de développement régional afin de renforcer la sécurité alimentaire de la région et d'accroître les revenus et ressources des paysans. Appui aux filières de cultures de rente (coton, noix de cajou, mangue, noix de karité), de cultures vivrières (riz, maïs, igname, sésame, maraîchage de contre-saison) et d'élevage (aviculture, élevage laitier, élevage de petits ruminants).